La contestation s’étend dans les collèges et lycées
CLICANOO.COM | Publié le 8 décembre 2007
Malgré l’absence de dénombrement officiel des débrayages, tout indique une très forte mobilisation à prévoir pour mardi 11 décembre. Poussée par ses enseignants, l’Unsa a rejoint le mouvement, alors qu’elle refusait auparavant de combattre pour les agents précaires.
Une seule certitude : la mobilisation en faveur des agents précaires de l’Éducation nationale s’étend. Hier matin, les 420 élèves du lycée professionnel Amiral-Lacaze, à Saint-Denis, sont rentrés chez eux à la première heure.
Les vingt professeurs présents et dix agents administratifs et techniques ont décidé unanimement de débrayer, pour soutenir les quatre agents d’entretien en contrat précaire, promis au chômage. “Nous avons huit agents d’entretien pour le lycée, dont quatre seront virés en janvier”, explique Charles Lopin, professeur d’électrotechnique, du Snuep-FSU. “Les huit agents ont déjà du mal à boucler le travail de nettoyage dans les ateliers”, complète Mickaël Mouniama, professeur de dessin industriel, délégué du Snetaa. “Nous ne pourrons pas fonctionner avec seulement quatre personnes”. Jean-Paul Assama, 38 ans, est l’un de ces agents en fin de contrat d’accès à l’emploi. “En fin de CAE, on n’a pas droit aux indemnités Assedic.
Comme j’aurai du mal à retrouver un emploi, je n’aurai que la RMI”. Sa collègue Annick Laurent, agent polyvalent titulaire, syndiquée au Sgpen-CGTR, commente : “Ce n’est pas avec ça qu’on fera baisser le chômage !” D’une manière générale, le personnel du lycée trouve aberrant de devoir virer quatre salariés efficaces, alors que les tâches restent les mêmes. De l’autre côté de la cour, le collège des Deux-Canons prépare, quant à lui, un débrayage pour lundi ou mardi. “Il y a neuf agents précaires ici. Trois postes sont supprimés”, explique un titulaire.
“Et les six autres agents terminent leur contrat. Ils doivent être remplacés par de nouvelles personnes, recrutées pour six mois.”
“On ne peut pas fonctionner sans eux”
L’histoire se répète dans un nombre croissant d’établissements réunionnais. Avant-hier, le personnel des quatre collèges et des deux lycées du Port avait débrayé. Environ deux cents personnes (enseignants, agents techniques et administratifs et parents) s’étaient réunies en assemblée générale au collège de l’Oasis. Presque au même moment, les enseignants du lycée Pierre-Poivre de Saint-Joseph débrayaient également.
“À 8h05, le lycée était partiellement en grève, seuls trois ou quatre professeurs ont fait cours”, raconte Vincent Pradel Fernandes, du SE-Unsa. “Les cinq agents précaires virés ont décidé de se mettre en grève. Notre objectif est de montrer qu’on ne peut pas fonctionner sans eux. Par exemple, sans la personne chargée de la reprographie, on ne pourra pas effectuer les photocopies pour les devoirs communs”.
Le récent ralliement de l’Union nationale des syndicats autonomes au mouvement, par l’intermédiaire de ses enseignants, signe un tournant.
Car l’Unsa, majoritaire chez les Tos (techniciens, ouvriers et agents de service) s’était jusqu’à présent refusée à soutenir les précaires, estimant qu’elle ne devait pas encourager la précarité. Hier, malgré l’absence de dénombrement officiel des débrayages, tout indiquait une très forte mobilisation pour la journée de mardi 11 novembre.
Véronique Hummel
Ils soutiennent les précaires
Le SE-Unsa (syndicat de l’enseignement, Union nationale des syndicats autonomes) “interpelle le rectorat et les collectivités (...) afin que tout soit mis en œuvre pour la création d’emplois durables (...), appelle l’ensemble des personnels des collèges et des lycées à se mettre en grève”.
Le SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale) “partage l’inquiétude, et parfois l’indignation des personnes qui, après de longues années de travail consciencieux au service des établissements et de leurs missions, vont se trouver sans perspective d’avenir”.
SUD-Éducation “continuera de s’opposer à cette logique de casse des services publics qui ne profite qu’à l’enseignement privé et aux couches sociales les plus favorisées. Nous nous sommes toujours prononcés en faveur de la titularisation de tous les précaires pour de véritables emplois statutaires”.
La Fédération des conseils de parents d’élèves demande au recteur “de bien vouloir nous transmettre un état des lieux de la situation des précaires dans les établissements scolaires et d’intervenir auprès de Monsieur le président de la République et du ministre de l’Éducation nationale afin de pérenniser ces emplois.
” FO (Force ouvrière) “demande aux autorités locales (préfet, recteur et collectivités) que des négociations soient ouvertes afin de mettre en place un véritable plan d’intégration dans la fonction publique dès février 2008”.
Le maire du Port a annoncé avant-hier son soutien, à l’occasion de l’assemblée générale au collège de l’Oasis. Dans les établissements : les personnels des collèges les Alizés et Montgaillard à Saint-Denis ont averti la presse qu’ils participent au mouvement.
Le Snalc (Syndicat national des lycées et collèges) “a exprimé son inquiétude de voir l’encadrement des élève diminuer par l’absence de renouvellement des postes de CAVE-CAE” et suggère “le recours aux contrats de type CUI (contrat unique d’insertion)” pour pouvoir recruter à nouveau les agents en fin de contrat. Le Snalc considère qu’une grève serait actuellement “prématurée”.
CLICANOO.COM | Publié le 8 décembre 2007
Malgré l’absence de dénombrement officiel des débrayages, tout indique une très forte mobilisation à prévoir pour mardi 11 décembre. Poussée par ses enseignants, l’Unsa a rejoint le mouvement, alors qu’elle refusait auparavant de combattre pour les agents précaires.
Une seule certitude : la mobilisation en faveur des agents précaires de l’Éducation nationale s’étend. Hier matin, les 420 élèves du lycée professionnel Amiral-Lacaze, à Saint-Denis, sont rentrés chez eux à la première heure.
Les vingt professeurs présents et dix agents administratifs et techniques ont décidé unanimement de débrayer, pour soutenir les quatre agents d’entretien en contrat précaire, promis au chômage. “Nous avons huit agents d’entretien pour le lycée, dont quatre seront virés en janvier”, explique Charles Lopin, professeur d’électrotechnique, du Snuep-FSU. “Les huit agents ont déjà du mal à boucler le travail de nettoyage dans les ateliers”, complète Mickaël Mouniama, professeur de dessin industriel, délégué du Snetaa. “Nous ne pourrons pas fonctionner avec seulement quatre personnes”. Jean-Paul Assama, 38 ans, est l’un de ces agents en fin de contrat d’accès à l’emploi. “En fin de CAE, on n’a pas droit aux indemnités Assedic.
Comme j’aurai du mal à retrouver un emploi, je n’aurai que la RMI”. Sa collègue Annick Laurent, agent polyvalent titulaire, syndiquée au Sgpen-CGTR, commente : “Ce n’est pas avec ça qu’on fera baisser le chômage !” D’une manière générale, le personnel du lycée trouve aberrant de devoir virer quatre salariés efficaces, alors que les tâches restent les mêmes. De l’autre côté de la cour, le collège des Deux-Canons prépare, quant à lui, un débrayage pour lundi ou mardi. “Il y a neuf agents précaires ici. Trois postes sont supprimés”, explique un titulaire.
“Et les six autres agents terminent leur contrat. Ils doivent être remplacés par de nouvelles personnes, recrutées pour six mois.”
“On ne peut pas fonctionner sans eux”
L’histoire se répète dans un nombre croissant d’établissements réunionnais. Avant-hier, le personnel des quatre collèges et des deux lycées du Port avait débrayé. Environ deux cents personnes (enseignants, agents techniques et administratifs et parents) s’étaient réunies en assemblée générale au collège de l’Oasis. Presque au même moment, les enseignants du lycée Pierre-Poivre de Saint-Joseph débrayaient également.
“À 8h05, le lycée était partiellement en grève, seuls trois ou quatre professeurs ont fait cours”, raconte Vincent Pradel Fernandes, du SE-Unsa. “Les cinq agents précaires virés ont décidé de se mettre en grève. Notre objectif est de montrer qu’on ne peut pas fonctionner sans eux. Par exemple, sans la personne chargée de la reprographie, on ne pourra pas effectuer les photocopies pour les devoirs communs”.
Le récent ralliement de l’Union nationale des syndicats autonomes au mouvement, par l’intermédiaire de ses enseignants, signe un tournant.
Car l’Unsa, majoritaire chez les Tos (techniciens, ouvriers et agents de service) s’était jusqu’à présent refusée à soutenir les précaires, estimant qu’elle ne devait pas encourager la précarité. Hier, malgré l’absence de dénombrement officiel des débrayages, tout indiquait une très forte mobilisation pour la journée de mardi 11 novembre.
Véronique Hummel
Ils soutiennent les précaires
Le SE-Unsa (syndicat de l’enseignement, Union nationale des syndicats autonomes) “interpelle le rectorat et les collectivités (...) afin que tout soit mis en œuvre pour la création d’emplois durables (...), appelle l’ensemble des personnels des collèges et des lycées à se mettre en grève”.
Le SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale) “partage l’inquiétude, et parfois l’indignation des personnes qui, après de longues années de travail consciencieux au service des établissements et de leurs missions, vont se trouver sans perspective d’avenir”.
SUD-Éducation “continuera de s’opposer à cette logique de casse des services publics qui ne profite qu’à l’enseignement privé et aux couches sociales les plus favorisées. Nous nous sommes toujours prononcés en faveur de la titularisation de tous les précaires pour de véritables emplois statutaires”.
La Fédération des conseils de parents d’élèves demande au recteur “de bien vouloir nous transmettre un état des lieux de la situation des précaires dans les établissements scolaires et d’intervenir auprès de Monsieur le président de la République et du ministre de l’Éducation nationale afin de pérenniser ces emplois.
” FO (Force ouvrière) “demande aux autorités locales (préfet, recteur et collectivités) que des négociations soient ouvertes afin de mettre en place un véritable plan d’intégration dans la fonction publique dès février 2008”.
Le maire du Port a annoncé avant-hier son soutien, à l’occasion de l’assemblée générale au collège de l’Oasis. Dans les établissements : les personnels des collèges les Alizés et Montgaillard à Saint-Denis ont averti la presse qu’ils participent au mouvement.
Le Snalc (Syndicat national des lycées et collèges) “a exprimé son inquiétude de voir l’encadrement des élève diminuer par l’absence de renouvellement des postes de CAVE-CAE” et suggère “le recours aux contrats de type CUI (contrat unique d’insertion)” pour pouvoir recruter à nouveau les agents en fin de contrat. Le Snalc considère qu’une grève serait actuellement “prématurée”.